mardi 1 septembre 2015

Le cheminement est long...



Juste une photo pour exprimer mes remerciements a ceux que j'ai suivi et qui mon suivi depuis mon premier footing laborieux à 8min/km... et mes 93kg a traîner.

Passage de plus d'une heure au 10km a 41minutes l'an dernier.

reussite du grp 80 en 2013 et du 160km cette année

et surtout 27kg de moins !!! Le nom de ce blog (objectif forme) montre bien qu'a la base je me suis mis a courir pour me retrouver physiquement, pour perdre du poids; Et puis finalement on perds du poids pour mieux courir.


Merci a vous tous !!

mardi 25 août 2015

Grand raid des pyrénees 2015

Nous sommes jeudi 20 août, je viens d'arriver à Vielle-Aure pour le GRP. Autant l'an dernier j’étais le king du trail et persuadé de finir cette course avec même l'ambition de faire un temps (Je prendrai finalement une énorme baffe), autant cette année je n'en mène pas large du tout. Je sais que je vais souffrir physiquement, et surtout mentalement, et j'ai peur de ne pas être prêt à le supporter. Ma seule ambition est de finir. Je pars sur une base de 40/42h pour tout de même éviter de taper une deuxième nuit complète dehors.

Je file récupérer mon dossard et faire vérifier mon sac. J'y rencontre mon pote Pierre, super bénévole, qui me permets de « griller » gentiment la file d'attente et surtout de voir une tête connue.

Ensuite c'est le briefing. Rien de particulier, il devrait faire beau le vendredi (yeahouuuuuuuuuuu), mais pas top avec gros risque d'orage le samedi et l'organisation se réserve la possibilité de nous bloquer à Tournaboup (km 130) en cas d'orage... Pas glop du tout ça par contre.

Je file au camping-car (merci les parents qui sont descendus de Charentes pour faire une assistance de luxe et donc me prêter le camping car pour cette nuit).

Je prépare mes affaires, je rempli mon bidon bandoulière et j’hésite à mettre un peu d'eau en plus dans la poche à eau. Le départ étant à 5h et le premier ravito assez proche (2h30) et puis j'ai peur de manquer donc je mets 500ml.

Dodo relativement correct et réveil à 4h15. Oui oui 4h15 soit 45' du départ. Je ne supporte pas de me stresser avant le départ, donc réveil au dernier moment, je mange deux gâteaux sport et je m'habille. Je vais pour enfiler mon sac et merde il est trempé... Je pige tout de suite (ça m'est déjà arrivé) que le connecteur du tube au sac est cassé et les 500ml se sont vidés... Super je n'ai donc pas de poche à eau et en plus de ça je porte un sac trempé à 5h du mat' !!!!! yeahouuu ça démarre bien. Bon j'avais senti le coup et j'ai commandé une seconde poche à eau la semaine dernière. J'envoie donc un message à ma femme pour qu'elle me la fasse parvenir à la Mongie au km 30. Entre temps faudra faire avec les 750ml du bidon...

Allez je fonce sur la place du village, je bipe le dossard et je me place. Comme d'habitude je regarde les autres concurrents et je me dis qu'ils sont tous plus « trailleur » que moi... Je suis dans le doute, j'ai les miquettes....

5,4,3,2,1 paffff c'est parti. Pas d'enflammade cette année.On a 3kms de bitume dont la fin en léger faux plat donc je me cale en mode footing très peinard. Puis c'est la montée vers le col de Portet 13,5kms et 1500D+. Je me cale vraiment sur un rythme peinard, ne pas forcer. Je bascule au col très frais et hop mini descente sur le ravito 1. Bizarrement je bipe 3' plus tôt que l'an dernier. Je prends le temps de faire un petit tour aux toilettes, remplissage du bidon, je grignote deux trucs et nouveauté 2015 j'utilise un sac à talc pour l'escalade en guise de réserve alimentaire. Je glisse donc quelques tucs, fromage et saucisson pour la suite du parcours. Et en avant pour la suite.

La suite c'est en gros 15kms de cailloux en montée puis en descente. C'est très beau (sûrement) mais moi je suis une piche avec des chevilles en verre donc je passe mon temps à regarder mes pieds. Donc c'est pas une section que j’apprécie. Faudra que je prenne le temps de venir randonner ici pour profiter de tous ces lacs. Le parcours devient un poil plus roulant juste avant la bifurcation avec le parcours de l'an dernier. En effet on ne plonge plus sur Artigues mais on remonte vers la Mongie. Ça rallonge un peu, ça rajoute du D+. Dur dur moralement.


J'arrive enfin a la Mongie, ravito express avec les parents en mode ultra efficace. Petit salut à mon pote Philippe venu nous soutenir. 9' après je repars pour la montée du pic du midi...

1300D+ a s’en-quiller. Je sais que le milieu de la montée ne me réussi pas trop, donc je prends vraiment un rythme cool. On commence à ramasser quelques « morts »... Épuisés, déshydratés etc... dur dur pour eux.
Au 2/3 de la montée c'est le ravito de Sencours. Je bipe et le bénévole me demande si « jb » (mon prénom marqué sur mon dossard) c'est pour Jean Bernard. Je lui dit non c'est Jean Baptiste et hop derrière je vois une petit nénette bondir et me dire :
«  c'est Jb Quefelean ??? »
moi «  heu oui »
elle « c'est zaza la femme du coach »
Sur ce elle interpelle tous les bénévoles en leur expliquant que je suis JB et j'ai le droit à un super « bonjour JBéééééééééééééééééé » de la part de tout le monde. ENORME. Grand merci.

Je ne traîne pas pour autant et je finis ce pic toujours en totale gestion. Au sommet la vue est sublime. Je bipe à 13h. Je n'ai donc que 5' de retard sur l'an dernier malgré le détour du ravito de la Mongie, et surtout je suis frais. Je prends 3' pour appeler ma femme. Ça fait un bien fou de l'entendre et d'entendre mes enfants derrière.
Je décide d'en-quiller un peu sur la descente jusqu'à Sencours. C'est une piste pas technique donc feu. Je mettrai 25' super agréable. Cette section est super car on croise ceux qui montent. Donc les encouragements sont nombreux de part et d'autre, c'est top.

Au ravito de Sencours, je prends le temps de bien faire le plein d'eau. La section suivante fait 20kms sans possibilité de ravitailler. J'adore cette partie, mais cette partie ne m'aime pas;-)
C'est une portion très sauvage et sublime avec 4 « coups de cul à franchir ». L'an dernier c'est là que j'avais totalement perdu pied. Cette année je gère les temps faibles sans me stresser. Le coach m'a dit « tant que tu avances à plus de 3kms/h tout va bien ». Je gère donc peinard ma petite affaire. Après un temps faible vient un moment d'euphorie où je peux envoyer un peu. A chaque coup de cul je me dis en haut tu t’arrêtes un peu. Mais dès que je passe le col, je me sens mieux et j’enchaîne. Il n'y a qu'au col de Bareille où je prendrai 3' pour manger un bout et surtout admirer le sublime paysage. Énorme descente sur le lac d'Ourec, particulièrement éprouvante. Dernière montée et sentier en balcon au dessus du lac d'Isaby. Je suis content, j'arrive à courir sur cette section alors qu'habituellement je peine ici.
Peu avant le ravito j'arrive sur un troupeau de moutons avec le berger qui les suit. Je rigole en lui disant que son troupeau n'a pas de dossard. Il me répond en me disant «  mais ce n'est que demain le GRP !! », je lui réponds alors à mon tour que si c'est que demain je me suis fais avoir, car moi je suis déjà en course. Il rigole et me dit que dans ce cas là, il va pousser son troupeau du chemin.
Je plonge sur le ravito de Hautacam (lieu de mon abandon l'an dernier...).

Je bipe et le bénévole m'annonce :
100eme tout pile !!
moi : hein ?? quoi ?? 100eme ?? oula chaud cette histoire.

Je rentre dans la salle et c'est l’hôpital de guerre. Des types sur des lits de camp, d'autres allongés au sol. Pas de sourire et ambiance pesante. Une bénévole me rempli mon bidon, pendant ce temps là je mange deux quartiers d'orange et hop je repars. Moins de 2' de stop.
Dans la descente un concurrent me remonte mais il a pas l'air bien. Il me dit qu'il est très crispé, a du mal à respirer. Je sais par expérience que c'est souvent quand on ne se libère pas les mains (en portant en permanence les bâtons) que je ressens ce phénomène. Je lui en fait part et il accroche ses bâtons mono-brins à son sac. On fera le reste de la descente ensemble et il me dit qu'il se sent beaucoup mieux. Yes, c'est cool. Pour info il finira en 35h à la 49eme place !!!!

Pierrefite arrive. Première base de vie. Mes parents, ma femme, mes enfants et un couple d'amis sont là pour m’accueillir. Quel pied. J'ai une banane d'enfer, je suis en feu. Je récupère mon sac de base vie et je ressors illico pour faire mon ravito au camping-car de mes parents.
Petit moment génial. Je mange un morceau, je discute, ma femme me masse et me refait des jambes de feu. Je m’équipe pour la nuit et même s'il n'est que 19h50 je mets direct ma frontale. Ça sera toujours ça de gagné. On me dit que j'ai bipé en 82eme place à l'entrée et 46eme à la sortie de la base vie. 46Éme ?? bon c'est faussé car je suis ressorti de suite de la base vie et que j'ai ravitaillé juste après, mais bon c'est la fête à neuneu. J'aurai été 46eme du GRP !!!! LA course qui me fait rêver.
Allez c'est pas tout, je repars pour THE morceau. Le Cabaliros !! 15kms et quasi 2000D+. Même si on ne passe plus au sommet, je sais pour avoir reconnu cette section que c'est un chantier monumental.
Je suis bizarrement super frais en repartant. J'ai l'impression de débuter ma course. Je prends le temps d'allumer mon portable et de regarder les très nombreux SMS et autres messages Facebook. Le pied. J’appelle même mon coach qui n'a pas l'air super rassuré de me voir être parti aussi vite. Il me dit : « c'est très bien ce que tu as fait, mais maintenant faut penser à rentrer hein !! » j'adore ce type. En une phrase il dit tout. Autrement dit maintenant c'est le retour alors gère nom de dieu, gère.

Je remonte sur 3 personnes au moment où la nuit tombe. Ils s’arrêtent pour sortir les frontales, quand je n'ai qu'à allumer la mienne. Je poursuis donc seul.
Ça y est, il fait tout noir. C'est ma première nuit à « courir » en montagne. Je ne suis pas peureux mais bon, mine de rien, crapahuter dans la pampa avec une mini loupiote sur la tête ça fait bizarre. Confondre une balise avec les yeux d'une bestiole, sentir le « vide » sans savoir réellement où nous sommes, etc c'est bizarre. Je pensais être en petit paquet mais j'ai personne derrière et quelques frontales que je vois très très loin sur le versant suivant...
J'arrive à Pouy Droumide (km 87). Il est 22h09. Nous ne sommes que 2 concurrents dans la tente perdue en pleine montagne. Les bénévoles sont au top. Déguisés en mode disco, musique et aux petits soins. Le pied. J'avais décidé avant la course que la nuit ça serait de la soupe aux ravitos alors je prends une bonne tasse de soupe, deux morceaux de banane et c'est reparti. 5' de pit stop.

Je repars seul mais devant je vois du monde. Yes c'est cool. Mais quand j'arrive sur eux ils s’arrêtent bricoler un truc et je repars donc seul. Le sentier est agréable et on peut voir les lumières de la plaine, les étoiles et même le ciel s'illuminer avec des orages assez lointain. Le vent souffle fort donc je remonte mes manchettes. Je suis bien. Lors de la reco j’avais subi la derniers partie avant le col de Contente. Pour la course c'est encore pire. Il n'y a pas de sentier. C'est dré dans le pentu. Il fait nuit et je vois juste les balises toujours plus hautes en face de moi... Très très dur. Je remonte deux personnes car elles s’arrêtent souffler tous les 5m. Je refuse de m’arrêter tant que je ne suis pas au col. Ça brûle les cuisses mais je veux « défoncer cette put... de section ». Ça y est je ne vois plus de balise devant, mais enfin sur le coté !!! petit passage en balcon et j’atteins enfin le col. Juste après 4 jeunes sont là pour nous encourager. Ils me demandent :
« ça va ?? »
je leur dit « oui impeccable et vous ? ».
Ils sont mort de rire. Quelle gentillesse aussi à eux d’être là toute la nuit dans le vent pour supporter des amateurs totalement inconnus !!

Maintenant c'est the descente. J'adore le Cabaliros versant Cauterets et je l'ai fait 600 000 fois. Je connais chaque cailloux. Je passe la frontale en mode phare d’Alexandrie et gazzzz. Mon record pour la descente de jour est de 1h. Je vais mettre 1h15 de nuit avec 95kms dans les pattes. Un régal. Je cours avec les bâtons au départ dans le « technique » et dès que ça devient roulant je les range et je cours tout le reste. Je ne cours pas a 12km/h c'est sûr, mais je dois trottiner a 8/9 sans m’arrêter. Le top.
En arrivant sur le bitume a l'entrée de Cauterets il est 00h50 mais je sors mon portable pour appeler ma femme. Ça me fait du bien et elle a l'air contente de m'entendre. Tout va bien.
Mes parents sont là avec le camping car pour une assistance de luxe. Un petit thé au miel (ou plus un miel au thé spécialité du paternel:-), petit pain au lait et chocolat, une soupe... bref je recharge les batteries. J'ai pas eu l'impression de rester longtemps mais je serai resté quasiment 20' a Cauterets. J'en avais sûrement besoin.

Je repars pour le col du Riou. J'ai également fait de très nombreuses fois ce col et je le trouve facile.  J'ai prévu 2h alors que je le monte habituellement en 1h08. Je mettrais plus de 2h15... Très dur. Je subis énormément. Au 2/3 de la montée mon genoux droit me fait un mal de chien. Je ne peux plus plier la jambe. NONNNNNNNN je vais pas devoir renoncer sur blessure. Je n'ai fait que 105km il m'en reste 55km... Le vent souffle beaucoup à ce moment de la course. Beaucoup de troupeaux à coté et sur le sentier. Sensation bizarre de ne pas être à sa place. Je sers les dents et finis ce col. Je passerai 4 personnes dans la montée.
Je pensais que le ravito d'Aulian était juste après le col, mais non j'ai trouvé ça assez long sur une sente à brebis en dévers qui me file encore plus mal au genoux. Je suis dans le dur. J'arrive enfin à Aulian. Je vois un pompier et lui demande s'il peut me strapper. Non, il ne sait pas le faire mais il me file du niflugel et deux anti-inflammatoires. Je prends de la soupe, je mange un peu et hop je file sur Luz ou se trouve la deuxième base vie avec podologue et kiné.
La descente est très très rude. Trop de bitume et des traversées de champs d'herbes hautes où il est très difficile de ne pas se vautrer... Je partage cette galère avec un breton (je suis originaire de Brest). On discute un peu. Je le sens mieux que moi mais il finit par s’arrêter, puis quelques km plus loin me dépasse à fond les ballons. C’était quand même cool de partager un petit moment avec quelqu'un, parce que mine de rien à part les mini-ravitos que je fais, je ne parle à personne et l'isolement commence à être pesant. A la fin de la descente je ne rêve que d'un truc : Me faire masser le genoux et roupiller durant 15' a Luz. Oh mon dieu ça va être le pied !!!!
En traversant un village, je perds le balisage... Ahhh merdoume. Au détour d'une ruelle un type arrose son jardin (pour info il doit être 5h du mat') je lui demande s'il sait où se trouve la suite du parcours et il m'indique que c'est juste derrière moi... Je pense pas avoir halluciné ce moment mais le doute subsiste ;-)

J’atteins enfin Luz à 5h31. Mes parents (si, si, ils sont super et je peux les louer pour vos futures courses. Tarif sur demande) sont là avec le camping car. Je leur dit que je fonce au massage et que je reviens. Je rentre dans la salle et la c'est pas top. Les coureurs du grp 120 sont là aussi, donc d'un seul coup ça fait du monde... Sortant de 8h de solitude en montagne de nuit c'est un choc. La salle des podologues et kinés est blindée et 4 personnes attendent... Si j'attends je vais rester là 2h... Je demande si quelqu'un peut juste me strapper vite fait pour que je reparte. On me trouve quelqu'un mais le concurrent d’à coté couine un peu. Je précise donc qu'il était là avant moi et qu'il faut s'occuper de lui en premier. Finalement, ce concurrent me laissera passer car en fait il a abandonné...
Je me suis dit intérieurement « encore heureux que tu me laisses passer alors !!!! » C'est pas très cool comme réaction de ma part mais sur le moment c'est le sentiment que j'ai eu. Merde les gars vous êtes hors course donc sauf question de survie c'est pas utile de « pénaliser » ceux qui sont encore dans le match...
Bref, le bénévole me « strappe » avec une bande k tape. C'est pas le paradis mais bon de toute façon j'aurai pas mieux.
Je re-bipe à la sortie de la base vie et demande mon classement. Je me fais un poil envoyer chier parce que là on peut pas le savoir parce qu’il y a le 120 et le 160 mélangés... Ok tant pis. C'est le seul point de ravitaillement où j'ai trouvé l'ambiance un peu austère... mais ça venait aussi sûrement de moi.

Je me suis persuadé durant toute la descente vers Luz qu'il n'y avait que 2h entre Luz et Tournaboup. Mais en repartant de Luz mon père me dit que sur ma feuille de route j'ai prévu 3h... Ça me file un coup. Ma femme et mes enfants seront là bas et j'attends avec impatience de les voir. De plus cette portion se fait avec les coureurs du 120. C'est déstabilisant. Je comate un peu sur cette section. Le jour se lève, je suis crevé et j'ai le sentiment qu’après Tournaboup la fin est proche. J'avance donc en mode automatique.

On passe au dessus de Bareges et je vois enfin le grand parking de Tournaboup. Légère descente, on traverse le Bastan et on rattrape la route du Tourmalet. A 600m je vois déjà ma femme et mon père. Quel pied !!!

Je bipe et je fonce comme d'hab au camping car. Assistance de luxe. Massage, changement de chaussettes, de chaussures, etc . Un bon arrêt qui fait du bien. De la chaleur humaine ça fait du bien.

Je repars avec le même sentiment qu'à Pierrefite : Je débute ma course. Mais ce sentiment est de courte durée et 10' après être reparti je suis dans le dur. Les fameux moments d'euphorie sont de plus en plus espacés et de plus en plus courts. Je prends aussi pleine tête le fait que la course est encore longue. Il reste 30kms.... Mon père me dit encore plus de 8h de course... Ahhhhhhh c'est horrible. La montée vers Aygues-Cluse est interminable. Je ne ravitaille même pas à ce ravito. Après 5' je me demande si je n'ai quand même pas fait une erreur. Aurais je assez d'eau ?? Pfff m'en fou. Je déconnecte un peu. La vision de la Hourquette Nère est atroce. Un mur !!! Je baisse la tête et j'avance. Je me fais déboîter. Concurrent du 120 ou du 160 ?? m'en fout aussi. Je me suis pas fait dépasser depuis Luz mais là je m'en fout. Je veux finir point final.

Et puis ça y est, le passage de la Hourquette. Petit mot pour les bénévoles qui sont dans le vent et le froid et j'attaque la descente. Je remonte sur un coureur qui râle plus que moi !!! si si. Il est cuit cramé comme moi et on subit cette longue portion. Il me demande sans cesse si on arrive bientôt au ravito de Merlans... Et non, la descente jusqu’au lac de l'Oule est interminable. Dans les cailloux puis dans les racines... et pour finir il commence à pleuvoir. J’accélère un peu le pas pour éviter de finir cette section piégeuse sur des racines humides.
Enfin le lac de l'Oule. Passage à flanc et juste avant d'arriver au ravito je me fais déboîter par... Jérôme Fournier !! bah merde qu'est ce qu'il fait là lui ?? Je demande au gars derrière moi si c’était bien lui, mais il n'a plus trop l'air d’être parmi nous...

Légère remontée et j’aperçois enfin le ravito de Merlans. Mon pote Pierre (le bénévole de la remise des dossards) est là. Il hurle comme une bête. Je fais mine de sprinter sur 3m70 pour arriver au ravito. Il est au petit soin avec moi. Je m'assois et il m'apporte deux verres de coca, me rempli mon bidon. Il me dit que je suis frais et que j'ai l'air lucide. Big merci à lui c'est super !!!

Je reste 5' et en avant pour les 12d erniers km. En ressortant il pleut des cordes. Dernière montée courte et sèche pour atteindre le col de Portet (qu'on a passé hier matin) et ça y est plus de D+ !!!!
Ceci dit on commence la dernière descente par une piste de ski. Ça déboîte les quadris et je rattrape même un type qui fait cette portion en marche arrière.
Mon défi est d'arriver avant Maxime Cazajoux qui est sur le grp 80 et qui d’après mes calculs devrait arriver juste en même temps que moi. Après les pistes de ski je trottine un peu. Je me rends compte que je n'ai pas plus de mal aux jambes en trottinant qu'en marche donc je sors mon portable, j’appelle ma femme et je lui dit que dans 1h je serai a l'arrivé. Il reste 8kms...

Je ferai tout le reste en courant. Je remonte des gars du 120 et 1 type du 160. Quand il me voit il repart en courant. On est côte a côte. Dans ma tête je me dis que le premier qui remarchera finira derrière et il est hors de question que je remarche. On fait 10' comme ça et paf il coupe !! yeahhh petite victoire totalement inutile, mais je me raccroche à ce que je peux.
Je prends même du plaisir dans un petit bois en terre meuble où je m'amuse à « prendre » la trajectoire... j'ai une vitesse folle d'au moins 8 a l'heure. Supersonique.

En arrivant dans Vignec, l’église sonne. Je demande à des gens quelle heure il est ?? 15h !!!
Oh putain 15h non de dieu qu'est ce que je suis en train de faire... je trottine toujours sur le bitume maintenant il y a de plus en plus de monde sur le bord de la route. Passage du rond point et panneau arrivée a 1000m (j'aurais préféré 1km ça paraît moins long:-) )

je trottine encore mais ahhhh j'en peux plus. Je rentre dans Veille-Aure. Ça y est j'y suis presque. Bah merde une barrière nous fait tourner par rapport à d'habitude et paf 200m de plus...;-) mais heuuuuu


Tout le monde m’applaudit, ça me gêne toujours ; Je ne suis rien, c'est gentil mais j'ai pas le sentiment de « mériter » ces applaudissements. Je vois le tapis rouge, j'entends le speaker, je vois ma femme, mes parents et mes deux enfants !!!! Ils veulent finir avec moi. Je prends la main de chacun d'eux et je fais les 30 derniers mètres, ça y est je suis finisher du grp 160 !!! Le speaker donne mon nom. Cette année il faut monter sur l'estrade pour recevoir son t-shirt et sa médaille. Encore 1,70 de D+ !!!

Les bénévoles sont au top puisqu'ils donnent le t-shirt a ma fille et la médaille à mon fils et se sont eux qui me les remettent. Gros gros moment. Je vais devoir parler au micro (je déteste ça) mais ouffffff Maxime Cazajous arrive juste en vainqueur du 80kms donc hop je m’éclipse tranquillement.

Je redescends les 1,70 de D+ et m’assoie sur la première chaise qui passe. J'ai fini je ne réalise pas.
Je suis 36éme !!! en 34h11...
Mon seul objectif était de finir, mais dans mes délires les plus osés je m'imaginais finir en 38h. 40h me paraissait déjà bien.
Je ne cours pas depuis longtemps, je suis un médiocre trailleur et paf sur cette course tout se déroule bien et me voilà parachuté 36eme.

Il y a deux ans, lors du grp 80, mon père m'avait promis une barquette de frite que l'on n'avait finalement pas prise. Ça avait été un sujet de plaisanterie et on se fait donc un devoir d'aller s’asseoir en terrasse manger nos frites en famille. Je pousserai même le vis en m'offrant une part de tarte aux myrtille. Quel pied.


Retour a la maison pour une bonne douche assis sur une chaise de jardin dans la salle de bain. Le genou me fait mal mais sinon RAS. Juste 1 mini ampoule sur le gros orteil et les jambes « fatiguées ».

Une bonne nuit de sommeil et le lendemain retour a Veille-Aure pour la remise des prix et le buffet. On arrive juste lorsque Julien Courbet prend la parole. Il est grand vainqueur de ce grp. Il est coaché par le même coach que moi. Quelques jours avant le départ nous avons fait une mini « web conférence » pour échanger nos impressions et en quelques mots il m'a donné de très très bons conseils. Il remercie Marco notre coach et toute notre petite bande. Il paraît très ému et même pour lui ça a l'air d'avoir été très dur.

Nous filons ensuite vers le buffet. On m'en avait vanté les mérites mais alors là wahouuuuuu. Juste énorme. Un régal pour les yeux et le ventre.

Je recroise encore Pierre qui m'apporte le buff offert lors de l'inscription et que je n'avais pas eu dans mon sac. Merci encore Pierre.

Je partage ce moment avec ma petite femme sans qui rien ne serait possible. Ce « succès » c'est celui de notre famille. Accepter que je fasse du sport 10h par semaine, que je ne sois pas là certains dimanches etc... j'ai de la chance de les avoir.

Ça y est l'aventure est finie. Maintenant cap vers de nouveaux défis !!

















dimanche 26 avril 2015

gypaetes 2015

les gypaètes ce sont les championnat du monde de la bigorre !!! Une course en ligne (c'est rare et pourtant super sympa) de 28kms et 2000D+ (autrement dit ca grimpe). 3 sommet a gravir (pic du jer, beout et le morceaux final le pibeste). Les cador de la discipline participent regulierement a la course (beauxis et nabias (ancien salomon espoir), yann mondot (top 30 a zegama), jerome fournier (grand animateur du dernier grp) et j'en passe car la liste est longue)

L'an dernier c’était ma première participation. Plein de doute, j'avais pourtant "claqué" un 4h14 qui me réjouissait grandement. J'avais surtout eu de super sensations.

Durant le reste de l'année et donc ce début de saison l'objectif était d'essayer de toucher les 4h. Durant le dernier mois j’améliore mes "records" sur les différentes montées sans avoir le sentiment de trop forcer.
Malheureusement je me fais une grosse sciatique le weekend dernier. Mon coach (kiné ostheo et magicien ;-)) me reboot mardi dernier. Je suis mâché les deux jours suivant mais j'ai le sentiment d’être mieux vendredi. Cependant quasiment aucun entrainement les 10 derniers jours...

J'arrive sur zone petit échauffement, tous les fameux cador sont la et assez accessible c'est plutôt cool. je croise aussi julien joro venu en vélo voir ses petits camarades lui qui sera a la transvulcania la semaine prochaine.

le temps annoncé est très médiocre avec de la pluie annoncé pour midi... Faudra pas traîner.

9h paf coup de petard c'est darty mon kiki !!! Comme d'hab ca part a 200km/h mais "l'avantage" des gypaètes c'est que 400m après le départ ca grimpe direct sur le pic du jer avec la "fameuse cote du pigeonnier (300m de long a 25%). Ca permet de calmer les ardeurs de tt le monde et de sécher ceux qui sont parti trop vite...
Des cette fameuse rampe je sens que la course va être longue et dure.... J'ai pas de jambe... Allez c'est dans la tete. Je regarde le cardio >178... Ah non merde c'est pas que la tète. Je me retrouve a devoir marcher alors que logiquement j'arrive a courir sur la premier moitié de cette montée... La suite de l'ascension se passe sur le même modèle... Pas de sensation. je passe le sommet en 45'. 3 de plus que l'an dernier et 8 de plus que mon record.
allez je vais me refaire dans la descente. Mais l'utilisation des bâtons dans la montée m'a provoqué le même mal de dos qu'au GRP. Je sens une pointe a chaque foulée. Super l'ambiance.

J'arrive en bas de la descente pour une mini liaison de 2km avant d'attaquer la montée du beout (la plus courte de la journée). Cette ascension est roulante au départ et finit par un gros mur. Je ne parvient a courir nul part... Je me traîne. L'envie de bâcher au prochain ravito pointe le bot de son nez. Va t'en saleté d'envie. J'ai bâché au grp et je le regrette encore alors même si je mets 6h je finirais.

Le descente est un peu moins douloureuse que la précédente et j'arrive au ravito de segus. Au pied du monstre... Le pied est deja costaud mais a partir de la carriere c'est 2kms a 30% avec des passage a 45. droit dans la pente avec meme des passages legerement "flipant" pour celui qui n'a pas le pied montagnard (ou le palpitant a 200). Il y a meme une corde pour securiser certains passage. Le décors est planté.
Je sais deja que je vais prendre cher... L'an dernier j'avais fait une super montée et gratté énormément de place. Ca sera pas le cas aujourd’hui. Je monte tres péniblement en m'aidant a mort avec les bâtons. On arrive dans le brouillard et la pluie se mets a tomber. Je passe le sommet avec 15' de retard sur l'an dernier.... et je prends encore 8' dans la vue sur cette montée et 17' sur mon record d'il y a 3 semaines..... Une claque monumentale.

La descente suivant est assez usante car technique et tres pentue sur sa première partie. Bizarrement je m'en sors a peu pret correctement et j'arrive a ouzous au pied de la descente avec le même écart qu'au sommet. Point négatif quand je passe ouzous c'est a ce moment la que je passais la ligne l'an dernier....

Je finis en reussisant quand même a courir et je pense même finir un poil mieux que l'an dernier.

4h30... On est loin des 4h14 de l'an dernier et TRES loin des 4h.


le bilan est donc facile a faire > se bouger le cul. Etre beaucoup plus sérieux dans les allures et les séances du coach, RE perdre le poids que j'ai repris l'automne dernier et qui stagne toujours.... Et surement travailler un poil (un gros poil) mon mental. Combattre les images négatives et accepter a me faire un peu plus violence même quand je suis moins bien.

Au final c'est baptiste cazaux qui gagne en 2h43 (retenez bien ce nom il va bientot se faire connaitre j'en suis sur. Tres bon triathlète et skieur de fond, il passe maintenant au trail et va tout dechirer) devant guillaume beauxis (team hooka) et yann mondot.